jueves, 22 de abril de 2021

Patrice Talon

 Patrice Talon, né le 1ermai1958 à Ouidah, est un homme d'affaires et homme d'Étatbéninoisprésident de la République depuis le 6avril2016.

Patrice Talon a fait fortune dans la filière des intrants agricoles dans les années 1980, puis de l'égrenage du coton au Bénin au cours des années 1990 et 20001. Soutien principal à l'élection du président béninois Boni Yayi en 2006, il entre progressivement en disgrâce avec ce dernier à partir de 2011. Les démêlés qu'il a avec le chef de l'État dans les affaires de subventions agricoles, du programme de vérification des importations (PVI) mais qui n'ont jamais connu de plainte officielle devant un tribunal ont fini par le contraindre à l'exil à la suite de rumeurs d'enlèvement.
Il figure au 15e rang des plus grandes fortunes d’Afrique subsaharienne francophone dans le classement Forbes2 de 2015. Son patrimoine y est estimé à 401 millions de dollars.
Il remporte l'élection présidentielle du 20 mars 2016. Son adversaire, le Premier ministre sortant Lionel Zinsou, reconnaît sa défaite le soir même de l'élection.
Il est investi président de la République du Bénin le 6 avril 2016 à Porto-Novo.

Biographie

Né d'un père cheminot natif de Ouidah et d’une mère issue de la famille Guedegbe d'Abomey, Patrice Talon est marié à Claudine Gbènagnon, née à Porto-Novo, avec qui il a eu deux enfants du nom de Lionel et Karen Talon
Après un baccalauréatsérie C obtenu à Dakar, la capitale sénégalaise, il entre à la faculté des sciences de l'université de cette ville. En deuxième année de maths-physique, Patrice Talon, qui depuis l'enfance est obsédé par les avions, réussit au concours de pilote de ligne d'Air Afrique et est envoyé à la base aérienne de Digne, en France, pour la visite médicale. C'est à ce niveau que malheureusement son rêve d'enfance se brise puisqu'il est recalé pour « inaptitude moteur ».
Il s'installe alors à Paris, où ses aptitudes dans les affaires (qu'il pratiquait depuis le collège avec des petits trafics de pièces détachées au Nigeria) lui ouvrent très rapidement les bonnes portes. Il entre en 1983 dans l'activité de négoce des emballages et des intrants agricoles. Il crée en 1985 la Société de distribution inter-continentale (SDI), qui fournit des intrants agricoles aux producteurs de coton.
En 1990, à la suite des recommandations de la Banque mondiale dans le cadre de l'accord de libéralisation économique mis en place dans les États ouest-africains, le Bénin était appelé à se désengager de la filière de la production de coton ; Patrice Talon gagne alors le marché d'implantation de trois usines d'égrenage de coton au Bénin. Il devient ainsi un acteur incontournable du coton béninois malgré l'installation progressive de plusieurs concurrents privés mais nettement moins bien organisés.

Ses sociétés

Depuis 1985, Patrice Talon a mis en place progressivement un tissu industriel d'envergure sous la coupole de la holding SFP (Société de financement et de participation) basée au Bénin. Cette holding est majoritaire dans les filiales béninoises :
Année de création
Raison sociale
Sigle
Description
1985
Société de distribution intercontinentale
SDI
Première société de Talon. Spécialisée dans la distribution d'intrants agricoles (engraisherbicidespesticides). Présence nationale et sous-régionale (Burkina FasoCôte d'IvoireTogoMaliSénégal).
1990
Industries cotonnières associées
ICA
Société (forme GIE) chapeautant les premières usines d'égrenage du groupe (CCB à Kandi, ICB à Ouassa Pehunco et SOCOBE à Bohicon) puis deux usines rachetées par la suite à des opérateurs privés (IBECO à Ketou et SCN à Ndali).
1997
Société des huileries de Bohicon
SHB
Obéissant à la logique d'intégration du secteur, les sociétés cotonnières du groupe Talon pour transformer en huile végétale les graines de coton issues de l'égrenage des usines ont participé à hauteur de 25 % aux côtés du groupe SIFCA au capital de la SHB avant de racheter en 2006 les parts des Ivoiriens et devenir majoritaire.
1998
Agence de transit et de logistique
Atral
Société spécialisée dans le transit avec pour objectif celui d'optimiser les opérations d'importation et d'exportations des autres sociétés du groupe.
2003
SIGIB - Novotel
SIGIB
Actionnaire majoritaire à Novotel Bénin.
2008
Société de développement du coton
Sodéco
Issue du rachat de 10 usines appartenant à la Sonapra, la société nationale.
2011
Bénin Control
BC
Société chargée de la conduite de la réforme du PVI.
Il faut rajouter les sociétés d'envergure de la Côte d'Ivoire notamment AFCHEM SOFACO, l'un des plus gros distributeurs ivoiriens de produits phytosanitaires, la SEAP CI, une usine de fabrication d'engrais à San Pedro.
En outre, le groupe détient des parts minoritaires dans la Société de gestion et d'intermédiation (SGI BENIN), la SERHAU SEM et UBA BENIN.
Les sociétés de Talon sont réputées pour leur gestion moderne, leur régularité vis-à-vis des impôts, et la stabilité des employés dont les salaires sont souvent nettement au-dessus de la moyenne nationale

La logique d'intégration de l'homme d'affaires qui veut contrôler de bout en bout sa chaîne de production (les intrants, l'égrenage de coton, l'importation, l'exportation et même la production des produits dérivés avec les huiles de SHB) a souvent dérangé et lui vaut des attaques en règle de ses concurrents

Des affaires à la politique

Le premier client de la première société de Patrice Talon fut la Société sucrière de Savè, contrôlée par le gouvernement communiste de l'époque. Depuis lors, l'homme d'affaires a vu son business indirectement lié avec l'État béninois, conséquence de l'envergure des filières où ses activités sont déployées.
En 1990, le président Nicéphore Soglo libéralise la filière coton, ce qui permet à Patrice Talon de se faire une place dans le secteur. La prospérité de ses usines attisent très tôt les convoitises et de nouveaux opérateurs économiques, souvent encouragés par le président Mathieu Kérékou obtiennent à leur tour des licences d'installation d'usines. Ses concurrents, en complicité avec des personnalités politiques de l'époque tentent d'évincer Patrice Talon de la filière, mais celui-ci gagne tous les procès qui lui sont intentés.
La filière coton devient très vite pléthorique et très mal organisée sous Kérékou. Cependant, de très bons cours du coton génèrent des profits colossaux en 2004. Mais leur effondrement brutal en 2005 provoque la quasi faillite de la plupart des opérateurs du secteur. Contraints de fermer, l'opérateur Fagbohoun cède son usine à Patrice Talon, qui en fait la SCN et Mathieu Adjovi cède à son tour IBECO. La MCI de Martin Rodriguez croule sous les procès et les dettes et ne sera opérationnelle qu'avec un coup de pouce de l'État.
Pendant ce temps, les entreprises de Patrice Talon, qui ont sagement passé des provisions aux temps des vaches grasses, continuent à survivre. Elles rachètent les concurrents et s'étendent à d'autres secteurs. ATRAL est créé pour éviter de passer par de longues chaînes d'intermédiaires nécessaires aux procédures d'import et export. Un port sec est créé à Allada pour faciliter l'empotage des balles de coton. L'usine HYDROCHEM est opérationnelle pour la fourniture accélérée d'engrais chimiques. La SHB réutilise les graines résultant de l'égrenage du coton pour en faire de l'huile végétale.
En 2008, Patrice Talon obtient auprès du gouvernement de son ami Boni Yayi, le rachat des 10 usines d'égrenage encore sous contrôle étatique, ce qui fait du groupe Talon de facto un quasi-monopole de la filière coton avec 15 usines sur 18 au total.
En 2011, indépendamment à la filière coton, Patrice Talon obtient du gouvernement le juteux marché du programme de vérification des importations (PVI). Mais à peine les activités du PVI démarrées, les relations se brouillent entre l'homme d'affaires et le président Yayi. Ce dernier l'accuse soudainement de mauvaise gestion non seulement dans le PVI mais dans toutes ses affaires, alors même que Patrice Talon est le soutien financier du président
Le PVI est brutalement retiré sans dédommagement à Patrice Talon, la SODECO est réquisitionnée par l'État et il est reproché à Patrice Talon d'avoir fraudé sur les subventions d'engrais de la campagne 2011. Les démêlés s'accumulent et à la suite de fuites l'informant d'un projet d'enlèvement, Patrice Talon est contraint de s'enfuir et de se réfugier à Paris. Le président Yayi l'accuse alors d'avoir fomenté depuis son exil un coup d'État visant à l'empoisonner. Patrice Talon rétorque qu'il n'en est rien et qu'en réalité Yayi cherche à lui nuire depuis qu'il a refusé de supporter sa tentative de réviser la Constitution béninoise aux fins d'obtenir un troisième mandat.
En 2015, l'affaire est classée, il peut rentrer au Bénin et se lancer en politique, avec des idées telles que le mandat présidentiel unique et la consolidation de la république5, et le surnom de « compétiteur né »6.
Candidat à l'élection présidentielle de 2016, il se présente comme candidat de la rupture4 et de la justice indépendante4. Il annonce ne briguer qu'un seul mandat de cinq ans (il souhaite inscrire cette limitation dans la constitution)4. Au premier tour, il arrive en seconde position juste derrière le Premier ministre sortant Lionel Zinsou. Le soir du 20 mars, grâce notamment au soutien de l'homme d'affaires Sébastien Ajavon, arrivé troisième au premier tour, Patrice Talon remporte le second tour de la présidentielle (65,37 % contre 34,63 %), Lionel Zinsou ayant reconnu sa défaite

Présidence de la République

Il prend ses fonctions le 6 avril suivant et succède à Thomas Boni Yayi.
Le 27mars2017, son ministre de la Défense, Candide Azannai, démissionne, pour protester contre une réforme constitutionnelle qui limite le mandat présidentiel à un seul mandat de sept ans7. Le 4 avril, le Parlement refuse d'examiner le texte8 puis le rejette le lendemain 5 avril, avec 60 voix pour, 22 contre et 1 neutre
Le 6juillet2018, il présente un nouveau projet qui propose d'organiser les élections présidentielles et législatives le même jour, abolit la peine de mort et améliore la représentativité féminine10. Il est de nouveau rejeté par 62 voix pour, 19 contre et une abstention, alors qu'il aurait fallu un minimum de 66 voix pour
En janvier 2019, en prévision des élections législatives béninoises de 2019 sont créés l'Union progressiste et le Bloc républicain pour soutenir l'action du président12. Il prend le contrôle de la cour constitutionnelle, dont il nomme les membres. Elle est désormais présidée par son ex-ministre et ancien avocat personnel
Décrit comme conservateur, il ne nomme que quatre femmes sur 22 ministres et, à la suite des élections législatives d'avril 2019, les femmes restent très minoritaires parmi les députés. Selon le journaliste et enseignant Francis Kpatindé, la politique de Patrice Talon se traduit par un recul des droits humains et du droit de grève

Interdiction des partis d'opposition lors des élections législatives de 2019

Les élections législatives de 2019 ne voient concourir que deux listes, toutes deux favorables à Patrice Talon14. Les partis d’opposition n’ont pas pu se présenter du fait d’évolutions du code électoral. Le 29 mars la Cour africaine des droits de l’homme réunie à Arusha dénonce des dérives éloignant le pays de l’État de droit. Jean-Baptiste Elias, dirigeant du Front des Organisations Nationales contre la corruption, affirme en avril 2019 que «la démocratie risque de tourner en dictature» au Bénin15. À l’approche du scrutin, l’ancien président de la République,Thomas Boni Yayi, lui demande de suspendre la tenue des élections du fait de la non représentation des l’opposition et des “dérives autoritaires que véhicule le processus électoral”
Le taux de participation chute à 23 %, contre près de 75 % en 201513. Il s'agit du taux de participation le plus faible de l'histoire du pays. Les élections sont marquées par des appels au boycott et des violences les jours suivant.

Élection présidentielle béninoise de 2021

À l'approche de la présidentielle de 2021, le président sortant est théoriquement le seul à pouvoir présenter sa candidature. Une révision constitutionnelle votée à l'unanimité du nouveau Parlement en novembre 2019 impose en effet aux candidats d'obtenir les parrainages d'au moins 10 % du total des députés et des maires, soit 16 parrainages. Or, les 160 élus concernés — 83 députés et 77 maires — appartiennent quasiment tous à la majorité présidentielle. Seuls 6 maires membres des Forces Cauris pour un Bénin émergent font ainsi partis de l'opposition, qui n'a aucun député19. Talon promet en retour de « tout faire » pour organiser un scrutin inclusif ouvert à ses opposants en leur obtenant leur parrainages. Cette main tendue est cependant jugée par l'opposition comme une manière pour le pouvoir de choisir ses propres adversaires, à son avantage. Le FCBE ainsi que le parti Les démocrates (LD), créé entretemps par des soutiens de l'ancien président Boni Yayi, redoutent ainsi la désignation en leur sein de « Cheval de troie » par le président sortant

Controverses

Procédure d'extradition pour tentative de meurtre et tentative de coup d'État

En octobre 2012, il est soupçonné d'avoir commandité un assassinat contre le président de la République du BéninThomas Boni Yayi. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Après avoir été arrêté à Paris puis remis en liberté sous caution24, la justice française a été saisie d'une demande d'extradition formulée par la justice béninoise.
En février 2013, il est soupçonné d'avoir participé à une tentative de coup d'État déjouée, à l'encontre du président Thomas Boni Yayi25, et pour laquelle un second mandat d'arrêt international est émis contre lui. Le 13mars2013, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris a estimé que la demande d'extradition déposée par les autorités béninoises était recevable. La chambre s'est réunie le 17avril2013 pour statuer au fond28. Le 22mai2013, la Cour d'appel de Paris a renvoyé au 18septembre2013 une nouvelle audience au sujet de la demande d'extradition de Patrice Talon, après avoir demandé aux avocats du Bénin des compléments d'information. Lors de l'audience du 18 septembre, la Cour a annoncé qu'elle examinerait au fond la demande le 23 octobre 2013.

Instruction de l'affaire au Bénin

Dans la procédure béninoise, le 17mai2013, le juge d'instruction Angelo Houssou, ordonne un « non-lieu à poursuivre » dans les affaires de tentative d'empoisonnement et de coup d'État contre le président Thomas Boni Yayi, considérant que sans passage à l'acte, il n'y avait pas d'infraction de tentative d'assassinat. Le juge d'instruction a été intercepté le soir même de la publication de son ordonnance de non-lieu à Sèmè-Kraké, alors qu'il tentait de se rendre à Lagos, transportant plusieurs valises contenant entre autres de l'argent liquide, et un visa pour les États-Unis. Il a été ramené à son domicile de Cotonou, qui reste surveillé par une brigade anti-criminalité
La défense a immédiatement fait appel de la décision du juge33, et la Cour d'appel de Cotonou se prononce en juin 2013 : six non-lieu sont confirmés et Patrice Talon, en exil, n'obtient pas formellement de non-lieu mais n'est pas renvoyé devant la cour d'assise35.

Création de la CRIET

La création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) en 201836 suscite de nombreuses critiques au Bénin mais aussi dans la communauté internationale. Cette cour est créée selon le Garde des Sceaux, Sévérin Quenum, pour lutter contre la corruption, l’enrichissement illicite, le trafic de stupéfiants, le blanchiment des capitaux et le terrorisme.
Votée en pleine nuit par une vingtaine de députés (l’Assemblée nationale en compte 83), cette nouvelle cour est dénoncée par les opposants comme étant inféodée au pouvoir politique et plus particulièrement à celui du président de la République Patrice Talon. La cour constitutionnelle a été saisie pour que cette dernière établisse un éventuel caractère anticonstitutionnel à la CRIET. Les points mis en avant sont la violation du double degré de juridiction, la violation du principe d’égalité et la violation du droit à un procès équitable38. En décembre 2018, le journaliste Ariel Gbaguidi affirme que la CRIET est « érigée comme une justice superpuissante prête à neutraliser toute voix opposée à celle du chef de l'État et à empêcher toute compétition politique ». Il évoque également des risques de détention arbitraire et de « bâillonnement de la défense ». Le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP-Bénin) souligne « les risques de vassalisation du pouvoir judiciaire ». En mars 2019, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) annule la condamnation de Sébastien Ajavon par la CRIET. La CADHP souligne les « dysfonctionnements de la justice » béninoise dans cette affaire

Thomas Boni Yayi

 Thomas Boni Yayi, né le 1erjuillet1952 à Tchaourou (Bénin), est un homme Politique d'État béninoisprésident de la République du 6avril2006 au 6avril2016.

Biographie

Thomas Boni Yayi est né le 1er juillet 1952 dans une famille musulmane à Tchaourou, dans le nord du pays1. Il appartient à trois ethnies influentes du Bénin : Nagot (de la famille des Yorubas) par son père, Peul et Bariba du côté de sa mère.
Boni Yayi est détenteur d’une maîtrise en Sciences économiques de l'université nationale du Bénin, d’un diplôme d'études ès sciences bancaires (D.E.S.B) et un diplôme d’études appliquées (DEA, option finances) de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar au Sénégal. Il détient également un doctorat de 3e cycle de l’université d’Orléans en France (1986) et un doctorat d'État ès sciences économiques de l’université de Paris IV Dauphine (1991). En 2009, il devient le premier titulaire du grade de Docteur honoris causa de l'université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal2. En 2013, l'université Paris-Dauphine en France lui décerne sa Médaille d’Or afin d’honorer son parcours académique, professionnel et politique.
Yayi commence sa carrière en 1975 à la Banque commerciale du Bénin avant de la poursuivre en 1977 au siège de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest dans laquelle il a occupé divers postes au Sénégal jusqu’à sa nomination en 1992 par le Président Nicéphore Soglo comme membre de la cellule macroéconomique et conseiller technique du Président de la République aux affaires monétaires et bancaires
En 1994, il est nommé Président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), une institution financière régionale basée à Lomé, au Togo. Il occupera ce poste jusqu’en 2006. Au cours de ses deux mandats à la tête de la BOAD, Yayi a réussi à réorganiser la direction de la Banque et à attirer de nouveaux actionnaires à travers le monde (Inde, Chine…), ce qui a permis une augmentation des projets de développement dans les 8 États membres que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Ministère pastoral

Il devient chrétien évangélique en 19944, puis pasteur dans une église des Assemblées de Dieu de Gbèdjromédé à Cotonou

Présidence de la République

Thomas Boni Yayi est candidat indépendant à l'élection présidentielle béninoise de 2006, soutenu par une coalition de mouvements et de petits partis politiques. Son slogan est « Ça peut changer ! Ça va changer ! Ça doit changer ! ». Alors président en exercice de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Boni Yayi se présente en tant que dirigeant du parti Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE)7. Inconnu du grand public, il fait partie des 26 candidats au poste de président de la République
Le 5mars2006, il arrive en tête du premier tour avec 35,6 % des voix. Le 19 mars, lors du second tour, il remporte l'élection avec 74,5 % face à Adrien Houngbédji
Le premier mandat de Boni Yayi à la tête de la présidence béninoise a été marqué notamment par une plus grande place laissée à la société civile, la jeunesse notamment les femmes à travers les microcrédits, la gratuité de la césarienne, la gratuité de la scolarité chez les filles.
Boni Yayi est président de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) de juin 2008 à juin 2009.
En avril 2011 Boni Yayi est réélu à la tête du Bénin avec 53,14 % des voix dès le premier tour8 face à Adrien Houngbédji, candidat de la coalition de l'Union fait la Nation.
Il est élu Président de l'Union africaine de janvier 2012 à janvier 2013, puis choisi comme champion du programme agricole de l'Union africaine / NEPAD et élu Président de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en octobre 2013. Il a également été élu Président du bureau de coordination des Pays les moins avancés (PMA) de 2013 à 2015. Au cours de ces diverses fonctions, il s’est engagé dans la résolution de plusieurs foyers de tension et de crises électorale en Côte d’Ivoire (2010), au Mali (2012), en Sierra Leone (2012), au Ghana (2012), en République centrafricaine (2012), au Burkina Faso (2014) et au Burundi (2015).
Lors de la crise au Mali [archive] en 2012, il a tiré la sonnette d’alarme en tant que Président de l’Union Africaine, en se rendant dans toutes les capitales des pays membres du Conseil de Sécurité au G8 et au G20. Il a lancé un appel à l’OTAN pour qu’elle participe à la coalition internationale qui devait être formée pour aider le Mali à reconquérir le nord du pays. À Paris le Président François Hollande a été réceptif, ce qui a débouché sur l’opération Serval.
En 2013, il échappe à une tentative d'empoisonnement et de coup d'État9,10. Il accorde son pardon en 201411.

Après la présidence

En 2016, Yayi est nommé au Conseil d'administration de l’Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie. Son expérience démocratique est sollicitée à plusieurs reprises par la CEDEAO et l’Union africaine depuis 2016. Il est chef de la mission d'observation électorale de l'Union africaine en Guinée équatoriale en avril 2016 et au Mali en juillet 2018, ainsi que Chef de la mission d'observation de la CEDEAO lors des élections présidentielles au Cap-Vert en octobre 2016 et au Sénégal en mars 2019.
Il est également à la tête de l'alliance Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), qu'il a créée13.Le 23 juin 2019, après avoir vu sa résidence assiégée par la police pendant deux mois, et devenu opposant de son successeur Patrice Talon, il quitte le pays, dans un contexte de dérive autoritaire et d'exil des autres opposants

Autres mandats

Membre du Conseil d'administration de l’Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie depuis 2016.

Vie privée

Il est marié à Chantal de Souza et père de cinq enfants

Distinctions

Grand Maître de l'ordre national de la République du Bénin
Grand-croix de légion d'honneur de la France.
Grand-croix de l'ordre national du Tchad
Grand-croix de l'ordre national du Lion (Sénégal)
Grand-croix de l'ordre national de Côte d'Ivoire
Grand-croix de l'ordre national du Burkina Faso
Docteur honoris causa de l'université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal

Nicéphore Soglo

 Nicéphore Dieudonné Soglo est un homme d'État béninois, né le 29 novembre 1934 à Badou (Togo). Il fut le président de la République du 4 avril 1991 au 4 avril 1996.

Biographie


Dieudonnée Nicéphore Soglo.
Après des études en sciences économiques à l’université de Paris et à l'ENA, Nicéphore Soglo rentre au Bénin, (ex-Dahomey).
En février 1990, le président Mathieu Kérékou pour faire face à un mouvement populaire, suspend la Constitution de la République populaire du Bénin et met en place une Conférence nationale à Cotonou. Le 12mars1990, il est nommé Premier ministre par le Haut Conseil pour la République (HCR).
Le 24mars1991, il est élu président de la République lors de la première élection multipartite depuis 1972. Il l’emporte face au président sortant Mathieu Kérékou avec 67,73 % des voix. En 1992, sa femme Rosine Vieyra Soglo fonde le parti Renaissance du Bénin et en prend la présidence.
Il s'est marié à Rosine Vieyra le 3 juillet 1958 avec qui il a eu deux fils : Léhady (né le 18 décembre 1960) et Ganiou Soglo (né le 4 novembre 1961).
Lors de l’élection présidentielle des 3 et 18mars1996, il est battu par Mathieu Kérékou.
En décembre 2002, il est élu maire de la ville de Cotonou (capitale économique du pays) et réélu en 2008. En 2015, il est remplacé à ce poste par son fils Léhady Soglo.
Il est président d'honneur du parti Renaissance du Bénin.
En mai 2017, il est couronné « roi » de Badou, son village natal au Togo, qu'il n'avait pas visité depuis 30 ans

Par Jean-Marc Ayrault — Flickr: DSC_7199, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19291753

Mathieu Kérékou

 Mathieu Kérékou, né le 2septembre 1933 à Kouarfa, non loin de Natitingou (ex-colonie du Dahomey), et mort le 14 octobre 2015 à Cotonou (Bénin)1, est un homme d'État béninois. Proclamé après un coup d'État président de la République du Dahomey, puis de la République populaire du Bénin du 26 octobre 1972 au 1er août 1990, et enfin président de la République du Bénin du 1er août 1990 au 4 avril 1991 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006, date à laquelle il cède démocratiquement le pouvoir.

Vie militaire

Après avoir étudié dans des écoles militaires au Mali et au Sénégal, Mathieu Kérékou sert d'abord dans l'armée française, puis dans l'armée du Dahomey, où il obtient le grade de major. Il passe également par l'École de formation des officiers du régime transitoire des troupes de marine de Fréjus (1958-1960). Il prend le pouvoir lors d'un coup d'État le 26octobre1972, à la suite duquel il fait mettre en prison les trois précédents présidents. En 1975, il renomme le pays République populaire du Bénin et met en place un gouvernement marxiste-léniniste, surveillé par le Conseil national de la révolution (CNR). Il mène une politique de répression contre tous les opposants au régime et surtout contre les intellectuels, dont beaucoup ont dû se réfugier à l'étranger. Il entreprend parallèlement une vague de nationalisations de banques et de l'industrie pétrolière.

Carrière politique

Mathieu Kérékou est une première fois le chef de l'État béninois du 26octobre1972 au 4avril1991. Le 26octobre1972, il prend le pouvoir à la faveur d'un coup d'État, lorsque l'armée dissout le Conseil présidentiel ainsi que l'Assemblée nationale. Le coup d’État ne fait aucune victime3. En 1974, il adopte le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de gouvernement, et fonde le Parti de la révolution populaire du Bénin, destiné à gouverner en tant que parti unique. Le « marxisme-léninisme » dont se revendique le gouvernement ne connait cependant pas véritablement de traduction dans la pratique, l'économie étant essentiellement confiée au secteur privé et à des entreprises étrangères4. Un an plus tard, le pays abandonne le nom officiel de République du Dahomey pour adopter celui de République populaire du Bénin.
Dans les années 1980, la situation économique du Bénin devient critique, et le pays doit négocier des accords contraignants, notamment avec le FMI.
Dans le contexte de la mutation démocratique de l'Europe de l'Est, Mathieu Kérékou comprend peu à peu que le temps est venu de procéder à une évolution politique de son pays. Fin 1989, il accepte de convoquer une « Conférence nationale » destinée à établir de nouvelles institutions. Il doit pour cela se libérer des contraintes que font peser sur lui les cadres de son parti. Kérékou est ainsi le premier président du continent à ouvrir la voie au multipartisme sous la pression des événements, après avoir dirigé le pays pendant 18 ans de manière autoritaire. En janvier 1990, la Conférence nationale décide de changements drastiques (période de transition d'un an puis élections libres, nomination d'un Premier ministre, etc.). Mathieu Kérékou, le jour de la clôture de la Conférence en accepte toutes les conclusions. Il laisse un pays en mauvais état économique, mais vient de démontrer qu'il avait su engager avec habileté un processus démocratique, le premier en Afrique. Nombreux ont été les Béninois[évasif] à encourager et imaginer les conditions politiques de cette évolution qui eût pu, si elle avait été mal préparée, conduire au chaos. À cet égard, il faut souligner[évasif] le rôle exceptionnel de l'archevêque de Cotonou Isidore de Souza[réf. nécessaire]. Et quelques mois plus tard, lors de son discours de La Baule, le président français François Mitterrand prendra l'exemple du Bénin pour encourager le continent africain à entamer les mutations politiques souhaitables.
Il est battu lors de l'élection présidentielle de 1991 par Nicéphore Soglo. Durant sa traversée du désert politique, il renonce à l'athéisme et devient pasteur évangélique5. Puis, il revient au pouvoir à la suite d'élections démocratiques le 4avril1996 ; il est réélu en mars2001. Il n'a pas pu se représenter à la fin de son mandat en 2006.
En avril 1996, il rassemble dans la Convention pour le Bénin du futur une coalition gouvernementale hétéroclite comprenant le Parti du renouveau démocratique (PRD) du très libéral Adrien Houngbédji (Premier ministre et porte-parole du gouvernement), et le Front de lutte pour une alternative démocratique en Afrique (Adema) du social-démocrate Bruno Amoussou (président de l'Assemblée nationale)4.
Durant ses deux mandats de 1996 à 2006, le président Kérékou a respecté de manière stricte la séparation des pouvoirs. Ainsi, la liberté de presse sous le général Kérékou a permis au Bénin de se hisser au premier rang au niveau africain, et 25e sur le plan mondial6. Contrairement à d'autres chefs d'État africains, sous la pression des médias, des intellectuels et de l'opinion publique, Kérékou n'a pas pu modifier la Constitution qui limite l'âge auquel il est possible d'accéder à la présidence ainsi que de briguer plus de deux mandats. Nicéphore Soglo subit la même contrainte d'âge.
Peu avant le scrutin et après les résultats du premier tour, Kérékou a laissé planer un doute sur sa régularité, non confirmé par les observateurs internationaux, ce qui pourrait laisser suggérer quelques réticences de Kérékou à abandonner le pouvoir. Néanmoins, les élections de mars 2006 se déroulent normalement, et l'élection de Thomas Boni Yayi met fin à vingt huit années de pouvoir de Mathieu Kérékou.

Distinctions

Docteur honoris causa de l'université Houdégbé

Paul-Émile de Souza

 Paul-Émile de Souza (1930 - 17juin1999) est une personnalité politique du Dahomey/Bénin.

Biographie

Il est président de la République du Dahomey du 13 décembre 1969 au 7 mai 1970

Émile Derlin Zinsou

 Émile Derlin Zinsou (né le 23mars1918 à Ouidah et mort le 28juillet2016 à Cotonou1) est un homme d'Étatbéninoisprésident de la République du Dahomey de 1968 à 1969.

Biographie

Ancien élève de l'École normale William Ponty (Sénégal), diplômé de la faculté de médecine de Dakar, il entre en politique dès l'indépendance de la République du Dahomey.
Le régime militaire qui a pris le pouvoir en 1967 le propulse à la présidence le 17juillet1968, jusqu'à un putsch qui le renverse en décembre 1969. Il est un des principaux opposants au régime de parti unique imposé par Mathieu Kérékou de 1974 à 1990.
Le 16 janvier 1977, une tentative de coup d'État menée par un groupe de mercenaires dirigé par Bob Denard a lieu au Bénin. L'opération, dénommée « opération Crevette » et qui avait pour but de renverser le régime marxiste du Général Mathieu Kérékou, est un échec2. Plusieurs accusations sont lancées contre Émile Derlin Zinsou par le pouvoir en place au Bénin. Bob Denard affirmera dans ses mémoires que ce putsch avait pour objectif de restaurer Zinsou à la tête du pays3. Émile Derlin Zinsou a toujours nié toute participation à cette opération. Il n'a cependant émis aucun commentaires sur le livre de Bob Denard qui affirme qu'il était à bord de l'avion des mercenaires le 16 janvier 1977 attendant d'être proclamé président de la République en cas de succès de l'opération.
Dans le processus de démocratisation du pays, Zinsou est membre du Haut Conseil pour la République fondé le 9mars1990 avec les anciens présidents AhomadegbéCongacou et Maga.
Il participe à la fondation de Union africaine le 12juillet2000 à Lomé. Il est également vice-président du Haut Conseil de la Francophonie. ainsi que président d'honneur de l'Organisation internationale de lutte contre la drépanocytose (OILD).
Son neveu, Lionel Zinsou, est Premier ministre du Bénin entre le 8 juin 2015 et le 6 avril 2016 et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2016 face à Patrice Talon.

Décorations

Grand-croix de la Légion d'honneur Il est élevée à la dignité de Grand-croix le 9octobre1996 par le président Jacques Chirac

Patrice Talon

  Patrice Talon , né le  1ermai1958  à  Ouidah , est un  homme d'affaires  et  homme d'Étatbéninois ,  président de la République  d...